L'auteur et voyageur

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Récits de mon voyage en solitaire à vélo au pays du sourire. Mes rencontres artistiques et les contes récoltés durant ce premier séjour d'un mois. Découverte à grands coups de jambes et de dents pour croquer la vie culturelle cambodgienne.


dimanche 28 mars 2010

courriel d'Asie - Cambodia solo Prologue


Voyagez Sans Moteur, l'esprit libre.
Bonjour à tous!

Non, je ne me suis pas égaré. Je suis bien arrivé au Cambodge et, très vite, une fois la frontière avec la Thaïlande dans le dos, j'ai subi les rabatteurs, les indigestes négociations pour obtenir le passeport à un prix raisonnable. La commission laissée, j'ai décidé de ne pas connaître encore ce genre d'arnaque qui vous gâche un peu l'arrivée : non. Je veux vivre le Cambodge et profiter pleinement de la réputation du Pays du sourire. L'objectif immédiat a été de trouver l'autonomie. A savoir: acheter un vélo et poursuivre ce voyage en avançant librement. Chose accomplie le lendemain à Siem Reap pour 40$. Plus je pédalais au milieu de la campagne, de la forêt, des villages et des villes, plus je savais que ce voyage allait me ressembler davantage. Un engouement qui sera croissant. Par principe, j'essaierai de maintenir le cap sans avoir recours au moteur autre que celui de mes jambes (une dynamo, en quelque sorte). Attention, le voyage commence...
Les temples
Je découvre depuis trois jours le pays des temples, la ville de Siem Reap, le palais d’Angkor Wat et les « rebus » scripturaux (l'écriture khmère fonctionne comme le thaï) qui demeurent tous des joyaux. En tant "qu’Exploraconteur professionnel", j’ai été agréablement surpris d’apprendre que c’est un Français qui a sorti ce tas de cailloux de l’oubli (Jean Moulhot). Je me suis senti en terrain conquis… sauf que, sauf que : tous les panneaux indicateurs sont en Khmer - ce qui est normal, ou de plus en plus en langue de Shakespeare. Punaise, Molière, qu’a-t-on fait de ta richesse musicale et de ton champ lexical ? Puis y a les Japonais et les Chinois qui envahissent le marché sans s’imposer, et aussi les Thaïlandais qui sont le fer de lance économique de la péninsule indochinoise. Bref ! C’est déboussolant. "L’Exploracontie française" a du fil à retordre pour redorer le blason de notre culture. Mon coq gaulois a donc pris la douche froide. Pauvre idiot de coq ! Il s’écrase dès qu’il voit plus gros que lui.

Att : Passage de Gros Touristes Occidentaux ou Américains

Malgré ce coup au cœur, j’ai acheté un Pass pour trois jours, ce qui n’est pas de trop pour découvrir la quinzaine de temples aux alentours de la ville sacrée des Khmers, petit circuit et grand circuit.
Le logis, la pitance et la culture
Jusqu’à présent, à Siem Reap, je loge dans une Guesthouse pour 7 $ la nuit et mange pour 6 $ maxi par jour environ, soupes, pâtes, légumes frais, riz, fruits frais… ce n’est pas que je veuille économiser mais ce sont les tarifs pour deux repas sans gras ni foie ; le dollar est roi, la monnaie cambodgienne existe pourtant : le Riel (1$ = 4400 Riel) et leurs billets portent des gros chiffres systématiquement : 10 000 Riel, etc… Je m’informe sur les contes existants que je compte bien un jour exploiter à ma sauce (plus poivrée que l’espelette !) Sinon, le pays du sourire porte bien son nom. Les massages (toniques comme il me faut) m’ont été un bonheur, car depuis ma culbute en Berlingo (avec le temps j’ai analysé : 3 heurts au total dont 1 sur le toit avec tonneau à la clef), je crois que mes muscles s’étaient bel et bien noués et n’avaient rien relâché de la tension : maintenant c’est fait. Je respire doublement et profite des moindres moments de la vie et de son lot de surprises et de hasards. Au pays du sourire, j’offre le mien, heureux.

Les objectifs d’Explorapédaleur

Regardez-moi ce que j’ai acheté ici pour 40$, avec l’antivol en cadeau :
Tigre Rouge, c’est le nom que je lui ai donné, à ce vélo, vu les autocollants de tigre flamboyant sur son cadre lourd de trois tonnes. Ce magnifique VTT des années 80 pèse son poids mais c’est ce que j’ai pu trouver de mieux dans le pays. Je compte chevaucher la petite tigresse de Siem Reap à Kep, soit environ 5 jours de route à raison de 8 heures par jour. Les kilomètres ici se comptent à peu près, et en Khmer, c’est moins évident. L’écriture n’a rien de commun avec celles indo-européennes. De plus, la retranscription phonétique ne prend pas en compte les accents forts. Bref, mon œil s’habitue à leurs jolis dessins pour déchiffrer… La pierre de rosette était plus facile à traduire que l’art scriptural khmer.

A vélo, j’ai 7 jours pour gagner Kep (qui se trouve dans le sud, à droite de Sihanouk ville). Je dois rejoindre une équipe franco-cambodgienne qui gère une petite école. J'ai proposé mes services, et je ferai de mon mieux pour monter un atelier-spectacle entre le 15 et le 20. J’espère que les encadrants m’aideront pour traduire mes clowneries, sinon, je suis dans la MMM … Marre.

Instant Melting Bar
Grâce à Voyage Forum, site que je conseille pour les avides d’astuces sur chaque pays, j’ai rencontré un type qui vélote souvent. Pierre tient un restau près du vieux marché (« Only One ») Il est marié à une Cambodgienne (Tooï, en khmer, qui signifie : petit) et vit depuis quatre ans à Siem Reap. Ici, les mamans cambodgiennes sont souvent seules (l’une des raisons principales : massacre des populations et familles disloquées par ce cher Pol Pot. La seconde : le mariage arrangé qui finit mal). Pierre m’a expliqué que les routes asphaltées datent de très peu. Il m’a proposé de visiter ensemble des temples moins touristiques en empruntant des sentiers que lui seul connaît. Quand il s’agit de sortir des sentiers battus, ça me plaît. Et, le lendemain, la rando à travers les pistes a été à la hauteur de mes attentes : temples isolés et boudés du tourisme de masse. Même si je n’ai rien découvert (on a toujours le fantasme de l’archéologue qui accède à des lieux inexplorés), je bénéficie de la magie du lieu perdu et calme. Une journée de piste : ça vous ruine le séant. Les fesses en ont pris un coup ; si j’avais eu la tête à la place du derrière, j’aurais craché des dents toute la nuit et mes joues seraient une bouillie.

Objectif: Madame Penh
Pour terminer, je gagne sur mon destrier de métal Phnom Penh, afin de rencontrer le responsable d’une seconde association qui intègre des enfants, vivant sur des décharges publiques et de leurs très bons produits à recycler, pour les scolariser la journée.
(http://www.pse.com/ ou fr… Pour Un Sourire d’Enfant)



Pour le petit truc, le responsable Lorraine PSE (Michel Remillon) est la personne que j’allais rencontrer à Marsal 5 jours avant mon décollage, lorsque une vulgaire plaque de verglas m’a fait changer de trajectoire ! Cette fois : je suis allé à sa rencontre en avion, il y a moins de risque de verglas, je pense.

Moment de culture autre que celle du riz
Les Cambodgiens se remettent tant bien que mal de leur drame. Grâce à Pol Pot, qui vient de Politique Potentielle; on voit le résultat : un autogénocide avec, au programme les pires tortures et éliminations humaines. Les Khmers rouges étaient moins riches en matériel de destruction massive que d’autres régimes dictatoriaux, ils y allaient souvent avec le dos de la cuiller – ça peut faire sauter un œil - ou la crosse du fusil - ça économise une balle. Il est courant que des cambodgiens (les "anciens") me parlent d’un membre de leur famille disparu. Il faut savoir que ce Bourreau national, communiste qui adulait Hitler, a été protégé entre autre par… l’ONU, lorsque celui-ci a été débouté de ses droits. Ah, ce veinard de "Pul Put". Je suis sûr qu’il aurait pu avoir sa place au Panthéon ! Bon, oublions quelques secondes la barbarie qui n’a su atteindre la beauté des âmes de ce pays, et, pour preuve, je vais vous montrer une image des Cambodgiennes… Jolies, non ?(C’est facile mais c’est joli.)
Fin de la minute historique. Maintenant un peu de Météo:

Il fait entre 40 et 50 degrés la journée (36 à l’ombre attesté par Pierre, quelle idée de se mettre à l’ombre !) et les nuits plus fraîches m’obligent à dormir torse nu avec un drap tout de même. Quelle honte.

Pour info des horaires au Cambodge
Juste une précision : non seulement 20 heures de vol nous séparent de la France auxquelles il faut ajouter 6 heures de bus, plus 6 heures de décalage horaire entre vous et mon vélo. Le guide du Routard restera à la Guesthouse, je le trouve assez décevant, à part les plans pour la visite des temples. La route m’attend et m’appelle. Ma carte IGN me sera utile car les détails de chaque petite route sont visibles. Je pense à vous, gros bisous de Cambodia.


Pyerrot - site de la Compagnie de spectacle: http://www.lavifil.com/

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